Quand on joue avec les ombres : remettre du sens à Halloween

🎃 Quand on joue avec les ombres : remettre du sens à Halloween

La nuit tombe plus tôt, les feuilles tourbillonnent, et dans le silence de fin d’octobre, les lanternes s’allument. Halloween approche — cette fête des citrouilles et des frissons que l’on croit connaître. Mais derrière les masques et les sucreries, une autre histoire se cache : celle d’un ancien passage entre deux mondes, bien plus profond qu’il n’y paraît.

🌾 Aux origines : Samhain, la fête des passages

Bien avant les déguisements et les toiles d’araignée en plastique, les peuples celtes fêtaient Samhain, il y a plus de deux mille ans. Cette célébration marquait la fin des récoltes et le début de la saison sombre : l’hiver. On croyait alors que, durant cette nuit particulière, la frontière entre le monde des vivants et celui des esprits devenait fine comme un souffle. Les Celtes allumaient de grands feux, se déguisaient pour tromper les esprits errants, et déposaient de la nourriture pour honorer leurs ancêtres.

Samhain n’était pas une fête de la peur, mais de respect et de transformation : un moment pour reconnaître que la mort fait partie du cycle de la vie.

✝️ Quand le sacré se transforme

Avec le temps, l’Église chrétienne a christianisé nombre de ces fêtes païennes. Au IXᵉ siècle, la Toussaint fut fixée au 1ᵉʳ novembre, et la veille devint All Hallows’ Eve – la “veille de tous les saints” –, qui se transforma peu à peu en Halloween. Les coutumes se sont mêlées : les feux, les offrandes et les déguisements ont survécu sous d’autres formes, traversant les siècles jusqu’à devenir une fête à part entière.

🕯️ Du Nouveau Monde à la France : une fête marketing

Ce sont les immigrés irlandais et écossais qui ont apporté Halloween aux États-Unis, où la fête a pris un tour plus léger et festif. Les citrouilles ont remplacé les navets creusés, les enfants ont sonné aux portes pour réclamer des friandises, et les maisons se sont couvertes de décorations orange et noires. Puis, dans les années 1990, Halloween est arrivé en France, surtout porté par les campagnes marketing et les vitrines des grandes surfaces. Chez nous, on a surtout retenu le côté ludique : citrouilles, déguisements, sucreries… et beaucoup ont oublié la dimension symbolique.

👁️ Quand on “invoque” sans conscience… ce n’est pas un jeu

Halloween est née d’un temps où les anciens savaient que certaines nuits, les mondes se frôlent. Aujourd’hui encore, cette sensibilité demeure : on le sent dans l’air, dans cette impression étrange que tout semble vibrer un peu différemment.

Mais il arrive que l’on joue à “invoquer” les morts, à appeler des présences, à reproduire des rituels vus dans des films ou sur Internet, sans mesurer la portée de ces gestes. Or, lorsqu’on appelle les morts — même “pour rire” —, on ne choisit pas toujours qui répond. Ce ne sont pas forcément des âmes bienveillantes ou apaisées : parfois, des âmes errantes, désorientées ou simplement attirées par la lumière du vivant peuvent se manifester. Elles ne sont pas mauvaises, mais elles n’ont pas leur place ici. Et ouvrir une porte sans conscience ni protection, c’est parfois laisser passer ce que l’on n’a pas appelé.

Le monde invisible n’est pas un terrain de jeu. Il demande respect, intention, ancrage. Les anciens ne cherchaient pas à invoquer ; ils honoraient. Ils se recueillaient, priaient, accompagnaient. Ce n’est pas la même énergie, ni la même vibration. Et c’est dans cette posture — respectueuse, lumineuse, reliée — que se trouve la vraie magie d’Halloween.

🌙 Retrouver le sens

Alors, si cette année vous allumez une bougie le soir du 31 octobre, faites-en un petit rituel de lumière. Souvenez-vous d’un être cher, remerciez vos ancêtres, ou simplement, fermez les yeux pour ressentir la paix dans la nuit. Sous les citrouilles et les rires, Halloween peut redevenir ce qu’elle a toujours été : un passage, un hommage, un moment de conscience entre l’ombre et la lumière.

🪶 Muriel – Atelier des Âmes

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